Perdue à vie

Le syndrome de Gougerot-Sjogren (Maladie orpheline qui s’installe et évolue lentement en asséchant les organes vitaux un à un) a condamné mon enfant dès l’âge de quinze ans à une vingtaine d’années de semi emprisonnement en son domicile, ensuite à la mort après cette longue période de torture. Nous avons perdu le combat… Je m’interdisais d’être faible… Après son décès, j’ai pris la décision de ne plus publier quoi que ce soit. En prenant du recul, j’étais convaincu que le courage, la foi et la patience dont a fait preuve ma fille Imène (dans sa lutte pour la survie, tout en sachant que le verdict n’était et ne sera jamais en sa faveur) ne pouvaient rester lettre morte. Elle qui est née et a traversé sa tranche de vie sans avoir vécu méritait que l’on se souvienne de son existence aussi courte fut-elle mais aussi de son sourire qui ne la quittait jamais même face à la mort. Toutes ces raisons m’ont poussé à porter à la connaissance d’éventuels lecteurs ces différents ressentis compilés dans ce recueil.